VISUALISATION POUR LA DÉFENSE PHYSIQUE:
Je respire calmement, en écoutant mon propre rythme intérieur. Je prends conscience de tout mon corps, en commençant par les pieds, puis les jambes, le bassin, le torse, les bras et la tête. Aux endroits où je sens de la tension, je peux envoyer un nuage coloré avec ma respiration pour dissoudre ce désagrément. Puis, je regarde autour de moi et je vois que je me trouve à un endroit où je me sens complètement en sécurité. Cela peut être un endroit que je connais en réalité ou un endroit que j’invente de toutes pièces. En regardant devant moi, sur les côtés, derrière moi et même au-dessus et en dessous de moi, j’adapte cet endroit à mes envies et désirs. Quand je sais où je suis, ce qu’il y a à cet endroit, quand j’ai perçu la distance entre les objets, la lumière et l’ombre, la température, les bruits et odeurs de cet endroit, je m’apprête à m’entraîner à la défense physique.
Je me mets en position d’équilibre. Je sens le sol sous mes pieds et je m’ancre dans le sol. Tout mon corps est prêt à l’action. Parce que je le décide ainsi, je laisse apparaître un personnage qui me servira comme agresseur dans cet entraînement. Peu importe qui c’est. Je laisse cette personne s’approcher de moi, très lentement, avec un air menaçant. Je respire profondément, calmement et je puise en moi courage et colère pour ce qui va suivre. Comme les images défilent totalement au ralenti, j’ai tout le temps nécessaire pour observer mon agresseur, sa taille, sa direction, sa vitesse. Je choisis déjà un point vulnérable sur sa tête, et je prépare les armes corporelles dont j’ai besoin pour l’atteindre. Quand l’agresseur arrive à portée de main, j’utilise mon arme corporelle de toutes mes forces, en criant, en expirant.
Je donne tout dans ce coup. Je sens comme mon corps touche celui de l’agresseur, avec quel impact, comment ce premier coup l’arrête et le déstabilise.
Je suis fière de ma capacité de me défendre. Mais, si je ne le mets pas hors d’état de nuire, il est encore en état de continuer son attaque.
Je choisis alors un autre point vulnérable, plus bas, je prépare une autre arme corporelle pour y arriver, et, de nouveau, avec toute ma force et ma voix, je tape sur ce point vulnérable. Je sens la résistance du corps de l’agresseur et je sens ma force qui la surmonte sans problème. L’agresseur trébuche déjà un peu, mais il est encore debout. Je choisis alors un troisième point vulnérable, de nouveau en haut du corps de l’agresseur, et, avec l’arme corporelle appropriée, je l’attaque sans aucun compromis. De nouveau, je sens ce que cela lui fait, je sens ma propre force et je sais que j’ai réussi. Quand l’agresseur tombe par terre, je le laisse disparaître. Je calme ma respiration, je regarde une dernière fois autour de moi, et, quand je suis prête, je reviens doucement dans l’ici et maintenant. Je bâille, je m’étire et je reprends possession de mon corps.
Cet exercice mental a plusieurs objectifs : tout d’abord, il s’agit de développer notre confiance en nos propres capacités, de nous habituer à l’idée que nous pouvons nous défendre physiquement, et de surcroît avec succès ! Il s’agit aussi de surmonter nos réticences à blesser quelqu’un pour sauver notre peau. À force de voir et de revoir une agression et notre défense efficace, nous nous endurcissons psychologiquement, nous apprenons à mieux maîtriser nos émotions en cas de grande urgence et à agir avec toute la détermination que nous possédons. Bien évidemment, nous commençons petit : avec un agresseur maigrichon, qui n’est guère dangereux. Une fois, que nous sommes sûres de pouvoir nous défendre contre un agresseur pareil, nous pouvons le laisser un peu grandir, devenir plus musclé, plus agressif. Ainsi, nous nous habituons peu à peu à nous défendre même contre de grands malabars. Pour être prêtes en toutes circonstances, nous pouvons changer l’identité de l’agresseur. Peut-être qu’il est plus facile au début de vous entraîner avec quelqu’un que vous ne risquez pas de croiser en réalité. Pourquoi ne pas lui donner la tête de Napoléon, de George Bush ou du Père Noël ? Par la suite, des têtes plus réalistes, mais toujours pas bien connues, font l’affaire : l’homme en face de vous dans le métro, après vous dans la queue devant la caisse du supermarché… mais aussi vos collègues, des amis, des membres de votre famille. Tout simplement parce que ce ne sont pas toujours des inconnus qui nous agressent, mais parfois aussi ceux qui ont notre confiance, voire notre amour. Si vous voulez être prête à vous défendre, quelle que soit la personne qui vous agresse, il est indispensable de passer vos proches en revue. L’idée sous-jacente n’est pas de devenir parano et de s’attendre à une attaque de tous les côtés. Il s’agit plutôt de ne plus rester bouche bée quand il se trouve qu’un beau matin ce sont ceux que nous aimons qui nous veulent du mal.