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DÉVELOPPEZ VOTRE RESPIRATION ET VOTRE DÉTERMINATION:

Asseyez-vous confortablement sur une chaise. Vos deux pieds touchent le sol sans se croiser. Vos mains reposent calmement sur vos cuisses, détendues. Vous fermez les yeux et vous prenez conscience de votre corps, de tout ce que vous pouvez sentir avec votre peau, vos muscles, votre odorat. Quelle température fait-t-il ? Où votre corps touche-t-il la chaise ? Êtes-vous confortablement assise ? Quand vous vous sentez bien, prête et détendue, inspirez consciemment l’air le plus profondément possible dans vos poumons. Pour cela, il est nécessaire de remplir d’abord d’air le bas des poumons (en se remplissant, les poumons poussent le diaphragme vers le bas, ce qui provoque un petit gonflement du ventre). Celui-ci « aspire » d’abord votre souffle dans le centre énergétique du corps qui se trouve à peu près deux doigts en dessous de votre nombril. Une fois la partie basse de vos poumons remplie d’air, votre poitrine se gonfle aussi, mais sans que vous leviez les épaules. Vous utilisez ainsi toute la capacité de vos poumons. De même, en expirant, c’est d’abord votre ventre qui se vide, et ensuite la poitrine. Continuez à respirer de cette manière lentement, cherchez votre rythme. En inspirant, vous pouvez vous imaginer comment l’énergie du monde entre dans votre corps, l’oxygène dont vos muscles ont besoin pour être forts, votre cerveau pour être alerte. En expirant, vous sentez cette force et cette présence d’esprit se transformer en détermination. Avec le temps, vous pouvez combiner cet exercice avec d’autres images, par exemple un cri très fort qui quitte votre corps à chaque expiration ou un coup que vous donnez en imaginant un très fort impact sur la cible. Vous pouvez aspirer cette énergie à chaque inspiration et la collecter dans votre centre avec la détermination de l’expiration. Vous pouvez vous suggérer par exemple « j’ai tout sous mon contrôle » ou « je suis calme et centrée » en inspirant et « je suis forte » ou « j’y arriverai » en expirant.

C’est un exercice qui se prête à une répétition régulière pour une meilleure gestion des émotions ou encore pour la préparation à des situations concrètes qui provoquent du stress.

Tout le monde sait crier. La technique est simple : vous respirez avec le ventre et, à l’expiration, le diaphragme, qui soutient les poumons, se tend brusquement et expulse tout d’un coup l’air qui s’y trouve. Vous pouvez sentir le mouvement du diaphragme en mettant votre main sur le haut du ventre. Ça saute au moment où vous expulsez l’air. L’air ainsi expiré fait vibrer les cordes vocales.

Pour ne pas devenir aphone quand vous pratiquez, ouvrez bien grand la gorge. Vous pouvez trouver la bonne ouverture en bâillant : gardez cette ouverture de gorge pour crier. Essayez de parler avec la gorge bien ouverte. Vous constaterez que votre voix est un peu bizarre, comme à l’opéra, mais qu’elle est plus forte et plus grave sans aucun effort. Finalement, pour que le son puisse sortir librement, ouvrez bien la bouche.

Dans les arts martiaux, on crie « kiaï ». En principe, c’est plus facile de crier « ah » que « ih » ou autre chose, car le « a » est la voyelle qui ouvre le plus la gorge et la bouche. Vous pouvez aussi bien crier « au feu », « lâche-moi » ou bien « non » À vous de voir ce qui vous convient le mieux.

Bien sûr, c’est de nouveau une question de pratique. Vous pouvez prévenir vos cohabitant/e/s et voisin/e/s et vous enfermer dans la salle de bains pour crier. Vous pouvez aussi aller à une manif ou à un match de foot ou à une autre compétition pour expérimenter la puissance de votre voix. En même temps, vous pratiquerez votre voix et vous perdrez la réticence féminine qu’il y a à crier. Oui, vous osez incommoder et interpeller autrui, vous êtes bien visible et vous ne vous laissez pas faire !

 

NOUS PROTÉGER: 

Pour éviter les coups, je vous ai déjà conseillé d’éviter de rester dans la ligne de mire de l’agresseur, de rester à distance ou bien de vous coller contre lui pour l’empêcher de vous blesser.

Il est également important de vous protéger contre vous-même : pour ne pas vous mordre la langue ou la lèvre, fermez la bouche. Si vous prenez un coup, expirez à ce moment-là. Cela évite que le coup comprime vos poumons et coupe votre respiration. Protégez votre tête avec vos bras en pliant un bras devant votre tête et l’autre derrière, avec les deux coudes qui pointent vers le haut. Dans cette position, vous pouvez toujours utiliser vos jambes ou frapper avec vos coudes pour vous défendre.

Vous pouvez aussi vous protéger une fois que l’agresseur vous a attrapée, qu’il vous a coincée dans une prise. La prise la plus dangereuse est l’étranglement, car notre vie est en danger immédiat. Le danger n’est pas qu’après deux, trois minutes nous étouffions peu à peu, mais que très rapidement, l’agresseur nous casse le larynx (c’est cette partie un peu dure de l’avant de notre cou par où passe l’air quand nous respirons). Et si le larynx est enfoncé, nous ne pourrons plus respirer, même si nous arrivons à nous dégager par la suite. Il faut donc absolument nous protéger le larynx en cas d’étranglement. Si ce sont des mains ou un objet filiforme qui nous étranglent, voici comment soustraire le larynx à la pression : levez les épaules le plus possible, baissez le menton sur la poitrine, ouvrez la bouche et tirez les coins des lèvres vers le bas. Vous pouvez vérifier avec vos mains : votre cou a disparu, surtout votre larynx, et tous les muscles du cou sont tendus pour mieux le protéger. Dans cette position, nous avons un air de Quasimodo, mais bon, ce n’est pas une compétition de beauté, notre vie est en danger.

Si l’agresseur nous étrangle par l’arrière avec son avant-bras, notre mouvement « Quasimodo » ne marche pas. Dans ces cas-là, nous pouvons tourner la tête sur le côté et enfoncer notre menton dans le pli du coude de l’agresseur. Notre mâchoire bloque ainsi son coude et l’agresseur ne peut pas serrer davantage son étranglement. Il est également important, quand nous sommes étranglées, d’arrêter – exceptionnellement ! – de respirer. Car si nos voies respiratoires sont bloquées et que nous tentons tout de même d’inspirer, cela crée une sous-pression dans les poumons qui peut faire très mal et induire la panique.

Un autre danger est que l’agresseur nous jette par terre, en nous bousculant ou en nous soulevant du sol. Une mauvaise chute pourrait nous blesser, voire nous faire perdre conscience, ce qui réduirait dangereusement nos moyens de défense. Pour éviter de tomber lorsqu’on nous tire ou que l’on nous pousse, le principe est tout simple : ne pas résister brusquement à la force de l’agresseur, mais aller avec cette force. S’il nous pousse, nous allons dans le sens où il nous a poussées. S’il nous tire, nous suivons cette force, mais en exagérant le mouvement afin de déstabiliser l’agresseur qui s’attendait à une résistance. S’il tente de nous faire tomber de plus près, nous appliquons la technique de la ventouse : nous nous collons sur lui, nous l’agrippons avec nos bras, les jambes très écartées pour avoir une meilleure stabilité. Moins nous laissons d’espace entre lui et nous, plus il aura de mal à exercer sa force sur nous. Je sais que c’est assez difficile à croire quand on le lit ; essayez donc avec une amie qui vous serre dans les bras et vous secoue pour vous faire perdre l’équilibre. Vous verrez que la ventouse marche à merveille et que rester débout ne coûte que peu d’efforts.

Parfois, tomber est inévitable, voire est une bonne option. Il y a des situations où je me sens plus en sécurité par terre que debout, tout simplement parce que je ne peux plus perdre l’équilibre, que je peux utiliser mes deux jambes à la fois pour me défendre et que je suis hors de portée de main, du moins pour le moment.

Tomber donc, ça s’apprend, mais pas dans un livre. La souplesse et les réflexes nécessaires pour savoir bien tomber s’intègrent seulement par la pratique physique, par exemple dans un cours d’art martial ou d’autodéfense. Je vais cependant vous donner quelques conseils sommaires pour améliorer vos chutes. Plus nous sommes proches du sol, moins nous tombons de haut, moins dure sera la chute. C’est pourquoi il faut fléchir les genoux pour adoucir la chute. Quand nous ne tombons pas selon les règles de l’art, les blessures les plus fréquentes sont des poignets tordus ou cassés, des genoux blessés et, à partir d’un certain âge, les hanches et le fémur fracturés. Ce ne sont pas les parties idéales de notre corps sur lesquelles atterrir, tout simplement parce qu’il s’agit d’articulations, par définition plus fragiles que des os. Pour réduire le risque de blessure, il vaut donc plutôt mieux tomber sur les avant-bras que sur les mains. Et finalement, pour ne pas avoir le souffle coupé par la chute, il nous faut expirer en tombant afin que l’air ne puisse pas se comprimer à l’intérieur de nos poumons.

 

LES POINTS VULNÉRABLES: 

Parce que notre but n’est pas de mesurer nos forces à celles de l’agresseur mais de mettre le plus rapidement possible un terme à l’agression, nous concentrons nos efforts sur les points vulnérables de son corps. Les points vulnérables sont tous les endroits du corps où nous avons un impact maximal avec une force minimale. Les connaître, c’est ce qui va aussi nous permettre de nous défendre contre un agresseur plus grand et plus fort que nous.

Ah, vous allez me dire maintenant, bien sûr, le coup de genou dans les testicules ! Et je vous réponds que ce n’est pas si simple que ça. Vous verrez que les testicules sont fragiles, mais pas toujours accessibles. C’est pourquoi nous passons les points vulnérables en revue de haut en bas. Sur la tête, nous pouvons atteindre les yeux, le nez, les oreilles, les cheveux, la tempe. Juste un peu plus bas se trouve le larynx, suivi par les tétons, le plexus solaire, les côtes flottantes, les reins, l’aine. Les doigts cassent facilement. La peau à l’intérieur des bras et des cuisses est très sensible. Plus bas, nous pouvons viser le genou, le tibia, la cheville et le pied. Vous voyez qu’il y a des points vulnérables un peu partout sur le corps. Cela signifie que, quel que soit le type d’agression, nous aurons toujours accès à au moins un point vulnérable pour stopper l’agresseur.

Mais attention, si la plupart des endroits vulnérables font très mal, cela n’empêche pas forcément l’agresseur de continuer. Nous pouvons donc frapper sur ces endroits moins pour le paralyser instantanément que dans l’espoir que la douleur lui fera changer d’avis ou lui occupera du moins l’esprit assez longtemps pour que nous ayons le temps de trouver quelque chose de plus efficace.

Frapper sur certains endroits est plus efficace que s’attaquer à d’autres.

Dans le groupe des points vulnérables dits « incapacitants » (qui enlèvent à l’agresseur la capacité de nous agresser), nous trouvons :

 

La tempe : cette partie de notre tête se trouve dans le prolongement des yeux, sur les côtés, juste devant les oreilles. Sous la peau se trouvent des artères importantes qui alimentent le cerveau. En frappant dessus, nous provoquons un choc qui peut mener à l’évanouissement.

Les yeux : un agresseur aveuglé peut moins facilement nous agresser. Frapper les yeux fait très mal et désoriente la personne. Je sais que toute attaque aux yeux suscite beaucoup de réticences chez la plupart d’entre nous. Nous avons en général trop d’empathie avec un agresseur qui, lui, n’en a pas avec nous. Mais nous avons aussi parfois des images irréalistes de la fragilité des yeux : si nous y touchons ne serait-ce qu’un peu, nous nous imaginons que nous allons les crever ou les faire sortir de leur orbite. Rassurez-vous, les yeux sont beaucoup plus tenaces que ça. En cas de danger, ils se ferment automatiquement et la tête se rétracte, par réflexe – ce qui ne veut pas dire que viser les yeux serait inefficace ; c’est juste beaucoup moins sanglant que ce que nous pourrions imaginer. Si vous lui « tapez dans l’œil », l’agresseur verra des étoiles et aura mal pendant un bon moment – assez longtemps pour pouvoir vous enfuir !

 

Les oreilles : peut-être avez-vous déjà entendu parler de la facilité avec laquelle les oreilles se détachent du crâne. Ces histoires sanglantes ne m’intéressent pas, car je ne veux pas collectionner des oreilles – je veux me défendre ! Ce qui est beaucoup plus pratique pour nous se trouve à l’intérieur des oreilles : l’organe de l’équilibre. Si nous frappons sur les oreilles, nous pouvons perturber provisoirement le fonctionnement de cet organe de manière à ce que l’agresseur tombe facilement si nous « l’aidons » un peu.

 

Le larynx : j’ai déjà parlé de cette partie fragile de notre cou. Ce qui est fragile chez nous l’est aussi chez l’agresseur. Pousser, ou encore mieux frapper ce cartilage (chez les hommes la pomme d’Adam) coupe la respiration. Sans oxygène, pas d’agression.

Seul problème : il y a un risque que le coup casse le cartilage en question. Si c’est le cas, l’air ne passe plus du tout, l’agresseur étouffe et meurt. Certaines situations gravissimes sont cependant assez dangereuses pour légitimer une telle défense…

Plexus solaire : si vous descendez le doigt sur votre sternum, cet os vertical entre vos seins, jusqu’à sa fin, vous vous trouverez au plexus solaire. Il s’agit d’un petit triangle juste en dessous du point où vos côtes se rejoignent. En dessous, à l’intérieur du torse, se trouvent plusieurs organes ainsi que des nerfs et des artères importantes. Un coup bien placé à cet endroit peut couper la respiration de l’agresseur, voire provoquer l’évanouissement. De toute façon, l’agresseur ne sera pas en état de continuer son agression. Malheureusement, c’est un endroit difficile à trouver car couvert par des vêtements, difficile à viser car petit. Il faudrait très bien connaître le corps humain pour toucher cet endroit si l’agresseur n’est pas torse nu. De plus, des vêtements d’hiver ou des bourrelets peuvent amortir vos coups. Cela fait beaucoup trop de « mais » à mon goût pour vraiment miser sur ce point vulnérable.

 

Les testicules : les testicules, nous le savons, sont très sensibles à la douleur. Tellement sensibles qu’un coup bien placé fera s’écrouler l’agresseur à terre, voire lui fera perdre connaissance. Mais le talon d’Achille des hommes est bien caché entre les jambes. Si vous frappez par-devant, vous touchez le pénis, ce qui ne fait pas l’effet recherché. Pour taper en plein dans le mille, il faudrait frapper par-dessous, entre les jambes de l’agresseur. Il faudrait donc déjà être très proche de lui, dans la bonne position. Le problème est aussi que nos genoux sont relativement larges et ne passent pas facilement entre les jambes d’un agresseur. Essayez avec une amie : pour que vous puissiez l’atteindre sans problème d’un coup de genou à l’entrejambe, il faudrait qu’elle se mette devant vous les jambes bien écartées. Or les hommes le savent pertinemment et ne vont donc pas vous faire le cadeau d’écarter les jambes quand ils vous agressent.

Ce que vous pouvez faire par contre, c’est frapper, écraser, pincer les testicules avec les mains, qui passent plus facilement entre les jambes. Mais les testicules ne sont pas si faciles que ça à attraper : ils se trouvent dans un sachet de peau qui leur permet une certaine mobilité. Juste au-dessus, un creux dans le bassin les abrite spontanément si l’on tire sur la peau qui les entoure. C’est pourquoi il faut s’assurer de les empêcher de filer vers le haut, en pinçant les testicules du dessus et en pressant vers le bas, un peu comme quand on trait une vache. Sinon, vous aurez juste de la peau dans la main, avec un agresseur pas content du tout de l’autre côté de cette peau…

 

Les genoux : comme toutes les articulations, les genoux sont plus fragiles que les os. C’est seulement le point de contact entre deux os, tenus ensemble par quelques ligaments, des cartilages et de la peau. Pas de muscles ici, et les genoux d’un Schwarzenegger sont donc aussi fragiles que les miens. Ce n’est pas pour rien qu’une grande partie des blessures de sport se localise ici – et la plupart du temps, les gens se les blessent tous seuls, sans aucune influence extérieure ! Vous voyez comme ça peut être facile ! Il ne faut ni beaucoup de force ni une souplesse extraordinaire pour lever notre pied à cette hauteur. Et, une fois le genou cassé, l’agresseur ne pourra plus marcher.

 

Les chevilles : autre articulation nécessaire pour se déplacer, la cheville est également fragile – et très intéressante du coup comme point vulnérable. Comme les chevilles se trouvent sur une extrémité, l’effet levier est cependant moins important que pour les genoux et il est donc un peu plus difficile de les casser d’un seul coup.

En plus de ces points-là, vous pouvez blesser l’agresseur à d’autres endroits pour lui faire mal, gagner du temps et peut-être lui faire comprendre que ce n’est pas une bonne idée de vous agresser. Vous pouvez par exemple lui faire mal au tympan en lui criant dans les oreilles ou avec un bruit très fort (sifflet, alarme personnelle). Lui taper sur le nez cassera son os nasal et le fera saigner. Lui donner un coup de pied dans le tibia, ça fait mal, mais ne casse rien. Frapper ou pincer des muscles tendus, par exemple les quadriceps, est également douloureux. Vous pouvez également écraser le dos du pied de l’agresseur, tordre ou carrément casser de petites articulations comme les doigts, ou encore frapper sur ses côtes flottantes (c’est-à-dire les dernières deux paires de côtes qui ne sont fixées au sternum que par des cartilages). Une autre possibilité est encore d’attraper sa tête par les cheveux et la frapper contre un mur, un meuble, le sol, tout ce que vous pouvez trouver. Autant de manières de sauver votre peau en profitant de la vulnérabilité de l’agresseur.

NOTRE CORPS EST UNE ARME !

Je vais vous proposer ici toute une série de manières d’utiliser votre corps comme une arme, toute une panoplie d’armes corporelles. Le problème, c’est que plus vous connaîtrez de techniques, plus vous aurez l’embarras du choix. Or, en situation d’agression, si vous avez quatre techniques de défense différentes à votre disposition, le cerveau aura besoin d’une demi-seconde pour choisir. C’est une demi-seconde de trop. Dans ce laps de temps, vous pouvez être morte. C’est pourquoi, parmi toutes les tactiques possibles, je vous conseille de choisir les deux ou trois techniques qui vous conviennent le mieux et de vous concentrer uniquement sur celles-là. Comme toujours, notre but n’est pas de faire souffrir l’agresseur – ça, c’est son problème – mais de le mettre le plus rapidement possible hors d’état de nuire.

Choisissez donc plutôt des armes corporelles qui vous semblent efficaces pour toucher avec force les points vulnérables incapacitants d’un agresseur. Voici donc notre arsenal corporel, celui que nous avons toujours sur nous, que nous ne pouvons pas oublier à la maison ou laisser dans l’autre veste.

Les bras : C’est notre premier réflexe pour nous défendre : utiliser les bras pour nous protéger, pour attraper les mains menaçantes de l’agresseur, pour gifler. Tout cela n’est guère productif, car nous concentrons alors notre force et notre attention là où l’agresseur a déjà mis les siennes.

C’est une perte de temps et d’énergie, car ce sont des gestes prévisibles et donc blocables, qui n’empêchent pas l’agresseur de poursuivre son agression. Dans l’optique de l’autodéfense féministe, nous ne nous défendons pas contre des mains, nous nous défendons contre toute une personne, surtout contre sa tête, car c’est de là que les ordres de l’agression viennent aux membres. Une fois que la tête est hors service, l’agresseur ne pourra plus nous agresser.

Les mains ouvertes : je ne suis pas fan de la gifle, pour deux raisons : ça ne casse rien et nous n’avons probablement pas assez de force pour faire vraiment mal à l’agresseur avec une simple baffe. Par ailleurs, une gifle est vécue comme une attaque à l’honneur de l’agresseur et peut le rendre fou de rage. Par contre les mains nous permettent de piquer l’agresseur avec un ou plusieurs doigts à la fois, de le griffer ou pincer, et de lui tirer les cheveux.

La paume des mains : les mains ouvertes ne servent pas seulement à attraper, griffer et pincer, nous pouvons aussi utiliser la paume pour frapper. C’est la partie de la paume la plus proche de l’avant-bras, qui pousse de manière brusque – le poignet restant élastique – contre des points vulnérables comme le nez. Avec les paumes creuses, vous pouvez aussi donner un « coup stéréo » sur les deux oreilles à la fois pour perturber le sens de l’équilibre chez l’agresseur. Pour cela, joignez bien tous les doigts comme si vous vouliez retenir de l’eau dans votre main. Vous attraperez quelque chose de plus fugitif encore – l’air.

Les poings : beaucoup de femmes n’ont jamais appris à bien serrer leur poing. Voici la recette. Vous enroulez bien les quatre doigts de manière que vos ongles ne coupent pas dans la chair de la paume. Vous pliez le pouce et vous le rangez sur le côté des doigts (ni au-dessus ni dedans !). Tous les doigts sont serrés et le poignet est bien droit pour éviter qu’en frappant vous vous fassiez mal.

Le poing peut être utilisé de différentes manières ; ma préférence va au « poing marteau » pour frapper contre tous les points vulnérables accessibles. Comme son nom l’indique, nous utilisons le poing comme un marteau, de haut en bas, et c’est la partie charnue, moins sensible, du côté du petit doigt qui frappe. C’est idéal pour toucher le nez. Le même poing marteau peut aussi être utilisé en horizontal. Pour cela, vous mettez votre poing contre votre épaule opposée, la partie charnue du côté du petit doigt vers l’avant et vous écartez bien les jambes pour un meilleur équilibre. Avec une rotation dans les hanches, vous lancez votre poing dans un arc de cercle droit vers l’avant pour toucher la tempe, la gorge, les côtes flottantes ou tout autre point accessible.

 

Les coudes : le coude est fragile, comme toute articulation. C’est pourquoi nous l’utilisons pour frapper uniquement contre des points vulnérables mous, par exemple le plexus solaire quand nous sommes agressées par-derrière. Une des parties les moins vulnérables du coude est le cubitus. C’est l’os qui mène du coude vers le poignet, côté du petit doigt. Près du coude, cet os est très dur et peu sensible à la douleur si nous le dégageons en étendant la main (serrer le poing fait sortir un muscle qui cache alors le cubitus). Avec un bras plié, nous pouvons l’utiliser pour frapper à l’horizontale, avec une rotation de l’épaule et des hanches à la fois.

Les jambes

Les jambes sont plus longues que les bras et quatre fois plus fortes. Par ailleurs les coups bas sont beaucoup plus difficiles à repérer et à bloquer. Ne pas les utiliser serait faire un cadeau à l’agresseur – et ce n’est pas ce que nous voulons, n’est-ce pas ? On va lui donner autre chose ! N’essayez pas de faire des coups de pied spectaculaires à hauteur de tête. Non seulement c’est difficile à apprendre et à réaliser, mais c’est aussi peu efficace, voire dangereux pour vous. Voici quelques armes corporelles que je considère comme beaucoup plus pratiques.

Les genoux : le genou est un point vulnérable, mais en même temps, nous pouvons l’utiliser comme arme pour frapper sur des points vulnérables, par exemple les testicules (s’ils sont accessibles) ou la tête (que nous avons tirée par les cheveux à la bonne hauteur). Même quand nous nous retrouvons par terre, à côté de l’agresseur, les genoux sont utiles pour frapper partout où nous pouvons, les reins, le plexus solaire, les testicules…

La plante des pieds : c’est l’arme idéale pour donner un coup dans la région basse de l’agresseur, par exemple les tibias, ou encore mieux, le genou. Pour agrandir la surface et donc la probabilité de toucher, tournez le pied dans une position horizontale en pointant les orteils vers l’extérieur (à droite pour votre pied droit, à gauche pour votre pied gauche). Levez ensuite votre jambe pliée devant votre corps et poussez votre pied à travers le genou de l’agresseur, frontalement ou de côté. Vous pouvez aussi tourner les orteils vers l’intérieur, ce qui vous permet de donner un coup latéral avec le tranchant de votre plante de pied. Dans les deux cas, je vous conseille de viser le genou de l’agresseur et de le traverser avec toute votre détermination et toute votre force, en criant.

Les talons : nos talons sont des véritables marteaux. Ce sont eux qui atterrissent à chaque pas que nous faisons ; ils ont donc l’habitude de supporter des chocs. Nous pouvons les utiliser pour frapper sans crainte de nous blesser. Avec les talons, il est possible de pousser droit vers le bas, par exemple en donnant un coup sur le dos du pied. En gardant la jambe droite, nous pouvons aussi frapper en levant toute la jambe comme si c’était un marteau, par exemple sur la cheville de l’agresseur.

 

La tête: N’oubliez surtout pas cette arme-ci ! Non seulement notre cerveau s’y trouve, qui nous donne toutes ces bonnes idées de défense. En plus, la tête est dure et peut servir comme arme corporelle, de diverses manières.

– La mâchoire et les dents – mordre : le muscle de la mâchoire est l’un des plus puissants du corps humain. Vous pouvez mordre l’agresseur pour lui faire mal, par exemple dans un muscle tendu ou dans une main. Mais attention, en mordant, vous risquez de vous infecter par le contact entre le sang de l’agresseur et une éventuelle blessure de votre gencive (VIH, hépatite et autres saloperies). Un risque que vous pouvez réduire très simplement en mordant là où il y a des vêtements – ça fait tout aussi mal.

– Avec la tête. Le coup de boule : c’est une technique difficile à anticiper et à bloquer car elle est rapide et peu visible. Mais frapper avec notre chère tête, ça risque quand même de nous faire mal aussi. C’est pourquoi il y a quelques règles. Nous frappons avec une partie dure de la tête, par exemple les coins du front ou avec l’arrière de la tête, sur quelque chose de mou, par exemple le nez de l’agresseur. Et nous évitons de frapper sur la bouche et les dents de l’agresseur pour ne pas nous blesser.

Cri : je vous ai déjà parlé des bienfaits du cri, mais ce qui est un avantage supplémentaire, c’est que cela fonctionne à toutes les distances. Et de tout près, si vous criez directement dans l’oreille de l’agresseur, ça lui fera mal aux tympans.

Tous ces coups isolés n’ont probablement pas assez d’effet par eux-mêmes pour mettre fin à une agression. Réfléchissez alors comment vous pourriez les combiner, faire des enchaînements. Essayez d’alterner des coups portés en haut et en bas du corps de l’agresseur pour mieux le déconcerter. Car chaque coup attirera son attention là où ça fait mal.

Dans la séquence agression/autodéfense, il sera sans doute d’abord nécessaire de faire quelque chose pour nous protéger, par exemple en esquivant. Ensuite, nous pouvons commencer par donner un coup pour détourner l’attention de l’agresseur, par exemple sur le nez. Et puis encore un, ailleurs, pour l’incapaciter, pour le mettre hors d’état de nuire. Faites-vous des films dans votre tête avec vous dans le rôle de l’héroïne. Tout se passe au ralenti, ce qui vous permet de, peu à peu, développer votre vitesse de réaction et les bons réflexes.

Voici encore quelques règles générales pour rendre votre défense physique encore plus efficace. Tout d’abord, il faut se défendre immédiatement. Si nous nous voyons dans la nécessité de nous défendre physiquement, c’est que nous avons essayé beaucoup d’autres stratégies auparavant, mais sans succès – ou que nous sommes totalement prises au dépourvu. Il est donc clair que l’heure est grave et qu’il ne faut surtout plus nous retenir. Nous donnons tout et tout de suite, car cela laisse moins de contrôle à l’agresseur. C’est une bonne idée de crier même avant de frapper. Cela donne à l’agresseur l’occasion de se retirer avant qu’il soit punissable pour un crime, et alors qu’il n’a pas beaucoup à perdre en renonçant. Pour notre sécurité, il vaut mieux être la première à frapper – pas de fausse modestie – car si nous avons de l’avance sur l’agresseur, nous aurons probablement moins à encaisser en retour.

Nous nous défendons sans compromis. Nous utilisons toute notre force dans tout ce que nous faisons, que ce soit crier, courir ou frapper, car, ici, notre vie est en danger. Nous devons éviter à tout prix de laisser le contrôle de la situation à l’agresseur, par exemple en nous laissant emmener à un autre endroit, plus confortable pour l’agresseur ou en nous laissant enfermer ou ligoter. Nous ne voulons pas être à sa merci. Le mieux est de le rouer de coups de toutes parts en avançant pour le forcer à la retraite. Nous nous défendons jusqu’à la fin, c’est-à-dire jusqu’à ce que nous soyons en sécurité, quand la situation est terminée. Il ne faut pas se laisser distraire par nos pensées et observations sur l’agresseur et ses réactions, par exemple s’il crie de douleur. Nous nous concentrons sur un seul objectif : nous en sortir vivantes. Ne croyez pas un agresseur qui fait semblant d’être blessé, mais qui reste debout. Ne le croyez pas non plus s’il promet d’arrêter. Tant qu’il parle, tant qu’il est encore debout, tant qu’il est encore capable de nous agresser, nous ne sommes pas encore tirées d’affaire.

SE LIBÉRER: L’agresseur vous a bloquée en vous faisant une prise. Peut-être avez-vous manqué les quelques moments propices où vous auriez pu mettre un terme à l’agression avant qu’elle n’empire ; peut-être l’agresseur vous a-t-il prise au dépourvu ; peut-être encore s’agit-il d’un proche ayant abusé de votre confiance. Peu importe. Il vous faut avant tout vous sortir de là.

UTILISEZ VOS ÉMOTIONS !

Quand il est nécessaire de nous défendre physiquement, notre corps répond à cette situation avec des émotions fortes, la peur ou la colère. Nous n’avons bien sûr pas le choix si c’est de la peur ou de la colère que nous allons ressentir. Mais quand c’est la peur, nous sommes en danger de rester paralysées par la panique. Nous pouvons transformer la peur en colère pour être sûres de rester capables d’agir et pour mobiliser des forces inimaginables. Prenez donc l’habitude de vous parler (intérieurement) pour vous encourager, pour vous féliciter quand vous avez placé un bon coup, pour vous fâcher contre ce salaud qui vient vous agresser. Mettez-vous en colère parce qu’il est insolent : « Pour qui est-ce qu’il se prend, ce type ? ! Pas avec moi ! ! ! » Si vous n’arrivez pas à vous mettre en colère pour vous-même, pensez alors à vos proches et comment ils souffriront si quelque chose vous arrive. Respirez profondément pour centrer votre force, pour la laisser couler librement dans tout le corps. Et criez un vrai cri de guerre qui va faire trembler votre agresseur !

 

Pour nous libérer d’une prise, nous devons avant tout sortir de la logique de l’agresseur. Lui se concentre sur son agression, il investit sa force mentale et physique dans sa prise. Nous ne sommes pas obligées d’être d’accord, de suivre sa logique.

Nous nous concentrons sur nos propres moyens : qu’est-ce qu’il nous reste de libre pour nous dégager ? Je parle bien sûr des armes corporelles. Peu importe comment un agresseur nous attrape, il ne peut pas bloquer au même moment la tête, les deux bras et les jambes. Il y a donc toujours au moins une ou deux armes corporelles libres avec lesquelles nous pouvons atteindre plusieurs points vulnérables. Le but est, comme toujours, de mettre l’agresseur hors d’état de nuire.

– Je reviens ici sur l’étranglement, parce que c’est une prise vraiment dangereuse. Vous vous rappelez comment vous protéger d’un étranglement ? Une fois protégées, nous pouvons aussi nous libérer. Pour ce qui est des étranglements avec les mains, il y a un moyen très facile : vous tendez un bras tout droit vers le haut et vous tournez sur place de manière que votre bras levé coince une des mains de l’agresseur contre votre cou. L’agresseur doit vous lâcher, sinon il aura le poignet tordu. Cela marche aussi bien contre les étranglements par-devant que par l’arrière. Bien sûr, quand vous pivotez sur place, il s’agit d’un mouvement brusque, pour ne pas laisser à l’agresseur le temps d’adapter sa prise.

 

Pour les étranglements avec le bras, nous devons, après nous être protégées, détourner son attention afin de préparer notre libération. Pour cela, un coup de talon sur le pied, un coup de coude vers l’arrière ou encore une bonne pincette dans les testicules feront l’affaire. Une fois que l’agresseur pense « aïe ! », vous pouvez vous dégager en tirant son coude avec les deux mains vers le bas, tout en tournant dans la direction du bras qui vous étrangle. Ainsi, vous enlevez à l’agresseur l’appui de votre épaule, et son bras lâchera plus facilement votre cou.

 

Ces petites techniques nécessitent un peu de pratique : proposez donc à une amie une petite session de libérations et observez tout ce que vous pouvez encore faire quand vous pensez que vous ne pouvez plus rien faire !

 

SI VOUS ÊTES À TERRE:

Être par terre n’est pas nécessairement un désavantage car nous y sommes relativement loin des mains d’un agresseur qui est debout et nous pouvons le tenir à distance avec nos deux jambes longues et fortes. Les genoux de l’agresseur sont juste à la bonne hauteur pour que nous les cassions, les testicules peut-être aussi, et, s’il se penche vers nous, nous pouvons également lui donner un coup de pied dans la tête. De plus, une fois au sol, nous ne pouvons plus perdre l’équilibre. Il se peut donc que nous ayons choisi de nous mettre par terre par mesure de sécurité. C’est tant mieux ! Mais une autre possibilité est que ce soit l’agresseur qui nous ait mises à terre.

 

Soyons claires ici : dans ce type de situation, il y a un risque de viol, voire pire.

Si nous nous retrouvons dans cette situation, c’est que nous avons été prises totalement par surprise, peut-être parce que l’agresseur est un proche en lequel nous avions trop confiance. Mais ce n’est pas pour autant que nous allons nous mettre à culpabiliser et à ne plus rien faire ! Même quand nous nous retrouvons par terre contre notre gré, la situation n’est pas encore désespérée. Au sol, se mettre sur le côté est préférable à se retrouver sur le dos, parce qu’une position latérale permet une plus grande flexibilité dans les mouvements et offre moins de surface vulnérable à l’agresseur.

Vous êtes au sol et l’agresseur n’est pas encore sur vous. Il faudra attendre qu’il se trouve à la bonne distance pour l’attaquer. Contrairement aux techniques debout, ici, c’est la longueur de vos jambes qui compte, pas celle de vos bras. Dès qu’il a franchi le cercle de ce diamètre, vous lui donnez des coups de pied dans le genou, les testicules ou la tête, tout en restant en position latérale. Bien sûr, cela implique que seule la jambe du dessus peut frapper, l’autre vous servant d’appui pour votre stabilité. Vous donnez des coups jusqu’à ce que l’agresseur tombe à son tour et vous vous assurez ensuite qu’il ne peut pas se relever. Pour cela, vous le frappez encore avec vos jambes ou, s’il est suffisamment près, avec vos poings, vos coudes, etc. Pour vous relever en évitant que l’agresseur ne vous fasse tomber à nouveau, vous vous mettez à quatre pattes, en vous éloignant en ligne droite de l’agresseur et en ne vous mettant debout qu’à une certaine distance. Ainsi, si jamais il vous attrape une jambe avec la main, il ne pourra pas vous faire tomber et vous pourrez la libérer facilement en la secouant fort.

Si vous vous retrouvez par terre avec l’agresseur déjà sur vous, ça commence à être plus compliqué. Vous pouvez encore toucher certains points vulnérables avec vos armes corporelles, mais le choix est déjà plus réduit. Pour vous dégager, déséquilibrez-le en utilisant la force de votre bassin. Pliez une ou deux jambes que vous utilisez comme appui, puis poussez d’un coup sec avec votre bassin vers le haut. Vous pouvez renforcer cette défense en frappant l’agresseur au même moment ou en lui attrapant la tête, par exemple par les cheveux, pour la faire tourner – le corps devra suivre. J’avoue que ce sont les situations les plus difficiles. Il existe des techniques de libération spéciales « au sol », mais qui sont trop complexes pour que je puisse les expliquer par écrit. Il faut les avoir pratiquées physiquement pour comprendre comment elles fonctionnent. Si vous voulez absolument apprendre à vous dégager de ces situations d’agression au sol, inscrivez-vous vite à un cours d’autodéfense ! Mais je peux aussi vous rassurer : nous avons beaucoup de moyens pour éviter d’en arriver là, moyens que vous allez utiliser avec d’autant plus de détermination qu’ils vont vous permettre de ne pas vous retrouver coincées au sol !

 

UTILISER DES OBJETS COMME ARMES:

Aucune nécessité de vous armer jusqu’aux dents pour vous défendre. Tout d’abord parce que la plupart des armes blanches et à feu ne sont pas des armes de défense, mais d’attaque. Ensuite parce que les quelques armes de défense – dans la plupart des cas spécialement conçues pour les femmes – nuisent à notre créativité et à notre confiance en nos propres moyens. Nous concentrons tous nos efforts sur cette arme et nous ne voyons pas toutes les autres occasions d’incapaciter un agresseur, avec juste un ou deux coups bien placés. Les armes de défense pour femmes sont d’ailleurs interdites dans beaucoup de pays (bombes lacrymogènes, etc.), même si je rencontre régulièrement des agents de police qui conseillent aux femmes d’en porter et de commettre un acte illégal. En même temps, les armes pour femmes sont peu efficaces. Elles ont en commun de vouloir stopper un agresseur sans le blesser à plus long terme. Est-ce un hasard si ce sont là les armes d’une femme prévues par notre société ? Pourquoi ne propose-t-on pas aux banques de protéger leur argent juste avec une petite alarme, du gaz lacrymogène ou en faisant puer leur argent ?

Tant que vous ne savez pas utiliser une arme, je vous conseille de ne même pas essayer : vous risquez de vous faire mal, de perdre l’arme et donc d’en fournir une à votre agresseur, de l’utiliser de manière inefficace au lieu de vous servir de vos armes corporelles beaucoup plus fiables.

Même menacer un agresseur avec une arme me paraît inutile. Pourquoi renoncer à l’avantage de la surprise ? Et soyons honnêtes : combien de films avons-nous vus où une femme menace (en tremblant bien sûr) un homme avec une arme et n’ose pas l’utiliser en fin de compte ? Eh bien, les agresseurs ont vu les mêmes films, et je doute que notre menace soit convaincante. Par ailleurs, au point de vue légal, vous allez compliquer votre cas pour la légitime défense si vous vous défendez avec une arme. En effet, plus votre arme est dangereuse, plus vous êtes responsable de ce qui arrive à l’agresseur.

Puisque tout objet peut être utilisé comme arme, je vous propose plutôt de développer votre créativité pour pouvoir profiter de n’importe quel objet à portée de main. Avec un objet qui se trouvait fort heureusement là au moment de l’agression, vous pouvez évidemment frapper l’agresseur. Si l’agresseur s’en saisit, continuez à tenir ferme pendant une seconde et puis lâchez-le brusquement, voire poussez soudainement l’objet dans le sens de l’agresseur pour le déséquilibrer. Mais tout dépend aussi du type d’objet que vous avez à disposition.

 

Voilà une petite liste – non exhaustive : 

  1. Objets lourds : vous pouvez par exemple pousser une commode devant la porte pour bloquer l’accès à l’agresseur, ou encore faire basculer une étagère, sur l’agresseur lui-même, ou pour lui barrer la route.

  2. Objets mi-lourds : grâce à la force mobilisée par l’adrénaline, vous pourrez soulever de petits meubles et les jeter sur l’agresseur. Ce genre d’objets est aussi utile pour casser une vitre afin d’attirer l’attention et pour qu’on entende vos cris « au feu » dans la rue.

  3. Objets légers : nous avons tous et toutes le réflexe d’attraper les objets qu’on nous lance – si l’agresseur n’est pas blessé par l’objet que vous lui balancez à la figure, au moins il l’attrapera et aura les mains occupées, pendant que vous pouvez tranquillement lui casser le genou. Même des objets inoffensifs comme une écharpe ou un coussin feront l’affaire.

  4. Objets grands : des chaises, de grands cadres et autres vélos peuvent vous servir de bouclier en les tenant entre vous et l’agresseur. Vous pouvez bien sûr aussi les lui jeter sur les pieds et courir vous mettre en sécurité.

  5. Objets pointus : nous avons souvent des stylos-bille, clés, limes à ongles, etc. à portée de main, donc pourquoi ne pas les utiliser pour attaquer l’agresseur aux yeux et à la gorge ? D’autres objets sont moins clairement utilisables comme armes : classeurs, boîtes, livres, pochettes de CD, cadres… Mais avec leurs bords ou leurs coins, vous pouvez presser contre la gorge de l’agresseur.

  6. Objets avec poignée : non seulement le classique rouleau à pâtisserie, mais toute casserole, sac à main, outil de bricolage peut devenir une arme entre nos mains. Donnez des coups directs plutôt que des coups balayants d’un côté à l’autre, et tenez l’objet à deux mains.

  7. Objets chauds ou froids : pourquoi ne pas arroser l’agresseur avec votre café brûlant ou votre limonade avec glaçons ? Ou si vous êtes agressée en faisant la cuisine, n’oubliez pas l’eau ou l’huile bouillantes.

  8. Objets agressifs : surtout, en cas d’agression à la maison, nous avons un choix cornélien entre décape-four, eau de javel, poudre à lessiver, insecticide, extincteur, déodorant ou spray pour les cheveux. Vous pouvez en jeter ou en vaporiser dans les yeux de l’agresseur – cela va l’occuper avec lui-même pendant un bon moment.

  9. Objets tout petits : de la monnaie, de la terre de vos pots de fleurs, du sable à côté d’un chantier, du piment ou d’autres ingrédients de cuisine en forme de poudre, tout cela bloquera également la vue d’un agresseur.

  10. Objets en forme de corde : fouettez l’agresseur comme Zorro, toujours vers son visage. Ou agitez votre objet en lui faisant une sorte de « huit couché » (le symbole de l’infini) devant les yeux pour qu’il ne voie pas venir votre coup de pied. Vous pouvez utiliser des ceintures, des vêtements, des chaînes…

  11. Objets en forme de bâton : un balai, un parapluie, une pompe à vélo sont, la plupart du temps fragiles, et les utiliser pour frapper ou bloquer frontalement aurait pour seul effet de les casser. Il vaut mieux prendre un tel objet à deux mains, une main à chaque bout, de sorte qu’un petit bout dépasse les mains de chaque côté. Vous pouvez utiliser ces objets pour dévier un coup avec un mouvement d’essuie-glace. Vous pouvez aussi piquer tout droit vers l’avant sur des points vulnérables ou encore frapper avec le bout le plus court, qui est plus solide.

  12. Regardez chez vous à la maison, dans vos poches ou dans votre sac tout ce que vous pouvez trouver pour vous défendre. Avec une telle panoplie d’armes potentielles autour de vous, vous n’avez pas besoin de toujours porter sur vous un objet particulier destiné à vous défendre. Il y aura bien quelque chose à portée de main que vous pourrez utiliser à votre avantage. Toutes les idées sont bonnes ! D’autant plus que la défense avec un objet qui est là par hasard cause beaucoup moins de problèmes juridiques pour la légitime défense que si vous portez exprès tel ou tel objet sur vous, même s’il ne s’agit pas d’une arme proprement dite. C’est l’intention qui compte.

 

QUAND VOUS ÊTES AGRESSÉE AVEC UNE ARME:

Malheureusement, il se peut aussi que ce soit l’agresseur qui ait un objet, ou pire, une arme, entre les mains.

Dans ces cas-là, comme toujours, nous respirons d’abord profondément pour nous calmer et nous évaluons le plus lucidement possible quelles sont nos alternatives. C’est une bonne idée de se préparer psychologiquement à voir du sang, soit le sien, soit le nôtre, et à continuer à nous défendre même si nous sommes blessées. Mais ne croyez pas que l’agresseur a une arme avant de l’avoir vue ! Essayez d’abord d’évaluer les intentions de l’agresseur. S’il a une arme et qu’il veut vous dépouiller, donnez-lui ce qu’il veut sans discuter, mais en jetant loin l’argent ou les clés de la voiture pour pouvoir vous enfuir en criant et en courant dans l’autre sens. Quand l’agression a comme seul objectif de vous faire mal d’une manière ou d’une autre, je vous conseille de vous défendre, immédiatement et sans aucun compromis. C’est vous ou lui ! Vous pouvez toujours aussi prendre le parti de céder à l’agresseur, du moins temporairement, pour survivre ; mais attention : attendre un meilleur moment peut être un leurre, car plus la situation dure, plus l’agresseur s’attendra à une riposte. N’oubliez pas que tant que l’agresseur ne fait que vous menacer, il n’a pas encore pris la décision d’utiliser son arme ; peut-être la situation ne le lui permet pas encore. Si vous attendez le « bon moment » pour vous défendre, vous risquez de laisser passer cette première hésitation de sa part, ainsi que l’avantage de la surprise. Et certaines choses sont de toute façon trop dangereuses pour que je puisse vous les conseiller. Même face à une arme, il faut absolument éviter tout ce qui limite vos capacités de défense : vous laisser enfermer, ligoter, emmener ailleurs…

S’il s’agit d’une arme à feu, tout dépend de la distance entre vous et l’agresseur. S’il est trop loin pour que vous puissiez l’atteindre avec vos bras ou jambes, vous n’avez plus qu’un seul choix : courir en zigzag, chercher à vous mettre à l’abri et espérer qu’il vise mal. À plus courte distance, tentez de vous placer hors de sa ligne de mire, par exemple en faisant un pas sur le côté ou en tombant à terre. Vous pouvez frapper sur la main qui tient l’arme pour la faire tomber ou vous pouvez attraper cette même main pour contrôler ce que l’agresseur fait, tout en le rouant de coups par ailleurs, toujours avec les armes corporelles qu’il vous reste. Désolée, mais il n’y a pas de recettes miracles.

Quoi que nous fassions, il y aura toujours de grands risques d’être blessées. Heureusement, ce genre d’agression est assez rare.

Les armes blanches sont déjà un peu plus faciles à stopper, tout simplement parce que l’agresseur doit s’approcher de nous pour pouvoir nous blesser. Et s’il est assez proche pour nous poignarder, cela veut aussi dire que nous sommes assez proches pour l’incapaciter… Le tout est d’agir avant lui. Tout d’abord, tentez de garder la distance en utilisant bien l’espace autour de vous, par exemple en mettant une table ou une voiture entre lui et vous. Il ne pourra pas vous attaquer directement et devra faire le tour. Chaque seconde qu’il devra attendre pour attaquer peut le décourager, car il risque d’être vu, interrompu. Tentez de prendre n’importe quel objet en main pour le tenir entre vous et l’agresseur, un sac, un coussin ; poussez une chaise dans ses jambes pour qu’il trébuche. Dans la mesure du possible, frappez-le avec un objet à distance, avec votre ceinture, foulard, votre sac… Essayez de le toucher au visage ou, si vous avez un objet plus lourd et plus dur à votre disposition, de frapper la main qui tient le couteau pour le désarmer. Utilisez des objets comme bouclier pour dévier les coups de couteau. Et si tout cela n’est pas possible ou ne porte pas de fruits, attrapez la main qui tient l’arme par le côté, c’est-à-dire en mettant votre torse hors de la ligne d’attaque de l’agresseur. Ainsi, si vous recevez un coup de lame, au moins ce ne sera-t-il pas mortel. Le but n’est pas de désarmer l’agresseur avec une clé comme dans les films – ça ne marche qu’après des années d’entraînement ! Le tout est de garder le contact avec la main armée pour contrôler ce qu’elle fait, pendant que vous tentez de mettre l’agresseur hors d’état de nuire avec les armes corporelles qui restent libres, la tête et les jambes.

 

Si vous parvenez à le désarmer et que vous vous retrouvez avec son arme dans les mains, je vous conseille de ne pas l’utiliser, mais de la jeter le plus loin possible. Pas du tout parce que je pense que les armes, ce n’est pas pour les femmes, mais parce que je crois que peu nombreuses sont les lectrices qui ont appris à manier une arme à feu ou une arme blanche. Or une arme reste peu efficace tant que l’on ne maîtrise pas la technique de son maniement. Dès lors, qu’allez-vous faire avec l’arme en question ? Le menacer ? J’ai déjà expliqué que je trouve cela peu crédible. Il vous faudra sans doute utiliser cette arme, et le blesser un petit peu ne suffira pas. Tout simplement parce que, dans le feu de l’action, l’agresseur est saturé d’adrénaline, comme vous aussi d’ailleurs. Si vous lui tirez dans la jambe ou si vous lui plantez un couteau dans le bras ou dans le ventre, il ne le sentira peut-être même pas et aura tout le temps pour vous trucider. Il faut savoir très, très bien viser pour mettre quelqu’un hors d’état de nuire avec une arme à feu sans le tuer tout de suite. Si vous n’avez pas envie de le tuer, je vous conseille donc chaudement de jeter l’arme le plus loin possible. Au moins, de cette manière, vous n’avez pas à vous soucier de ce que l’agresseur fera s’il vous désarme. Et, s’il va chercher l’arme, ça vous donnera le temps de vous enfuir ou de faire autre chose.

 

En moyenne, l’agression sexiste est non armée. Je suppose que la raison tient, comme souvent, aux stéréotypes. Un homme se sent d’emblée plus fort qu’une femme. S’il agresse une femme pour lui montrer qui est le maître, ce serait une honte pour lui d’avoir besoin d’une arme pour prendre le pouvoir sur elle. Par contre, les femmes lesbiennes, noires, handicapées ou autrement différentes sont non seulement agressées plus fréquemment que les autres, mais aussi plus brutalement et plus souvent avec une arme. Peut-être parce que les agresseurs croient que toutes les femmes qui sortent de l’image ordinaire de la fille sage, docile, blanche, disponible pour Messieurs, seraient moins féminines, donc plus masculines, donc plus dangereuses. C’est aussi pourquoi ce chapitre-ci et les paragraphes suivants concernent peut-être davantage les lesbiennes, blacks, etc. que madame Tout le monde.

QUAND IL Y A PLUSIEURS AGRESSEURS: 

Je suis d’accord : ça devient de moins en moins joyeux ici, dans ce livre. Tout ce qu’on doit s’imaginer faire à quelqu’un, toute cette brutalité, les armes, et maintenant encore ça en plus ! Malheureusement, il est nécessaire d’envisager cette possibilité de plus près, parce que cela arrive, même si c’est beaucoup moins fréquent que les agressions par une seule personne. Tout d’abord, quand je parle d’une agression par plusieurs agresseurs, je ne tiens pas compte d’un contexte bien précis qui est celui de la criminalité organisée. Tout simplement parce qu’il n’y a pas grand-chose à faire face à un groupe de tueurs professionnels. Et aussi parce que c’est quand même très rare et qu’en général ce n’est pas en agressant des inconnues dans la rue que ces gens gagnent leur vie.

La plupart des agressions par un groupe sont liées au marquage du territoire par des jeunes hommes, souvent en situation d’exclusion sociale et économique. C’est peut-être leur seule façon de se sentir être quelqu’un, que d’agresser d’autres gens. Mais ce n’est pas pour autant que nous nous laisserons faire !

 

Ces groupes de jeunes sont très homogènes, les normes du groupe sont fortes et ont l’objectif de défier les normes d’une société dans laquelle ils ne voient pas de place pour eux. Si nous entrons dans leur territoire et ne correspondons pas à leurs valeurs – en étant femmes, lesbiennes, noires, différentes d’une manière ou d’une autre –, cela peut déclencher de la violence. Heureusement pour nous, il s’agit souvent d’agressions spontanées – il y a une occasion et ils sautent dessus sans trop réfléchir.

C’est-à-dire qu’ils n’ont pas préparé leur coup, qu’ils n’ont pas réparti les tâches ni distribué les rôles. Et c’est quelque chose qui nous sera utile.

Tout d’abord, évitez toute confrontation directe. Évitez aussi de vous retrouver au milieu du groupe ; si vous parlez avec quelqu’un dans le groupe, gardez les autres à l’œil pour ne pas être entourée à l’improviste. Même un mur peut vous permettre de vous protéger, du moins d’un côté, en plus de vous donner un peu de stabilité. Montrez que vous les acceptez et que vous les respectez en tant que personnes (ne les tutoyez pas, même s’ils sont mineurs). Surtout quand vous êtes obligées de passer régulièrement à cet endroit, parlez à des membres du groupe quand ils sont seuls ou moins nombreux – cela crée déjà un lien, vous ferez un peu plus partie du décor et donc un peu moins « tache » dans leur territoire. Si vous connaissez leurs noms, vous pouvez les interpeller, et les rendre ainsi personnellement responsables du groupe. Montrez votre respect au groupe entier en le saluant avec sérieux, sans sourire et sans montrer votre peur. En les saluant la première vous prenez l’initiative et vous les surprenez déjà. Le temps qu’ils réfléchissent à leur réponse, vous êtes déjà passée.

Si vous avez peur de provoquer un groupe par un regard direct et sans peur, sachez que ce n’est pas le fait que nous nous montrons fortes et visibles, mais que nous sommes femmes, blanches, noires, lesbiennes, handicapées, jeunes, vieilles, etc. qui provoque les agresseurs. Toutes les recherches démontrent qu’un comportement sûr de soi et assertif est la meilleure stratégie pour se sortir d’agressions commises en groupe. Ne vous arrêtez pas, sauf pour parler à des connaissances ou pour désamorcer la situation. Ne vous laissez pas provoquer par les insultes ou autres manques de respect, car ils cherchent probablement une excuse pour vous agresser physiquement. Quand il s’agit d’un groupe que vous ne connaissez pas, cherchez le membre qui semble le moins d’accord avec l’agression et parlez-lui calmement : qu’est-ce que ça leur apporte d’agresser une fille qui est toute seule ? Est-ce qu’il voudrait qu’un groupe traite comme ça sa copine ? Ainsi vous vous humanisez dans son regard, vous semez le doute et la dissension dans le groupe. À part parler, vous pouvez également chercher de l’aide, vous rapprocher d’autres personnes à proximité, vous mettre en sécurité, chercher un objet pouvant servir d’arme et, si la défense physique devient inévitable, attaquer la première. Ce n’est guère encourageant pour des membres d’un groupe de voir que l’un d’entre eux a déjà été blessé, et que vous attaquer a un prix. Plus un groupe est grand, plus ses membres sont lâches.

 

QUAND VOUS ÊTES PLUSIEURS AGRESSÉ/E/S: 

 

Au moment même d’une agression, il est trop tard pour se mettre d’accord sur qui fait quoi. Je vous conseille d’évoquer la question avec vos proches en amont : comment réagir si l’on vous agresse ensemble, à la maison ou dans la rue ? Décideriez-vous de fuir ensemble ? Si c’est le cas, il faudra vous donner la main et ne pas vous séparer pour éviter que le ou la plus lent/e ne se retrouve seul/e face à l’agresseur. Vous partageriez-vous plutôt les tâches ? Qui se sent alors la plus apte à chercher de l’aide ? Qui peut plus facilement garder son calme pour parler à l’agresseur ? Qui sait le mieux frapper ? Si vous décidez de vous défendre toutes et tous ensemble, comment vous positionnez-vous pour ne pas vous gêner les un/e/s les autres ?

 

Une petite remarque encore à propos de l’alcool et des autres drogues. Ces substances sont un facteur de risque non négligeable dans certains types d’agressions, par exemple la violence sexuelle collective. Ceci parce que ces produits abaissent notre capacité à évaluer correctement un danger, réduisent notre rapidité de réaction, et amoindrissent notre capacité de défense. De plus, certains hommes peuvent prendre excuse de votre état second pour vous agresser.

 

Quatre jeunes hommes sur dix pensent qu’il est acceptable de violer une fille qui est saoule. Donc : si vous voulez consommer des drogues, choisissez bien où, quand et en présence de qui vous le faites. Lors d’une fête, organisez-vous avec des copin/e/s. Si vous pouvez désigner un Sam (« celui qui conduit, c’est celui qui ne boit pas »), un Bobnote ou une Bobette pour vous reconduire à la maison en sécurité, pourquoi pas aussi désigner une personne dans votre groupe qui reste à jeun et veille à ce qu’il n’arrive pas de mésaventures à ses ami/e/s pendant la soirée ? Car si tout le monde est dans la lune, qui vous entendra crier, qui viendra à votre aide si vous vous défendez contre une agression sexuelle ou autre ?

Voilà, nous sommes à la fin de ce que je considère essentiel pour l’autodéfense. Comme je vous l’ai déjà dit au début de ce chapitre, pour apprendre à utiliser tous ces trucs et astuces, il ne suffit pas de lire ce livre. Entraînez-vous mentalement pour acquérir des réflexes plus rapides. Participez à un cours d’autodéfense pour pratiquer avec d’autres femmes et apprendre ensemble à sauver votre peau. C’est joyeux et ça donne de la confiance en soi !

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