LE COÛT DE LA VIOLENCE:
Bien sûr, toute cette violence coûte cher, non seulement aux victimes individuelles, mais aussi à la société :
les soins en urgences, les soins médicaux et psychosociaux à long terme pour les victimes, leur moindre productivité, leurs absences au travail pour congé de maladie, les frais d’intervention de la police, les procès, l’incarcération des auteurs… Pour donner un ordre d’idée, on estime en Espagne que la violence conjugale coûte 2 357 millions d’euros par an pour la seule région d’Andalousie, qui compte 8 millions d’habitants (soit 0,9 % du PIB ou 113 euros par habitant/e). Au Canada, les coûts économiques de la violence conjugale faite aux femmes sont estimés à 4,2 milliards de dollars canadiens par annote.
Mais celles et ceux qui paient le plus cher, ce sont bien sûr les victimes directes, et parfois aussi les témoins de la violence. Les séquelles peuvent persister longtemps après que la violence a pris fin, et une même personne cumule parfois le poids de plusieurs histoires de violences.
On peut distinguer les conséquences des violences en cinq catégories pour les victimes :
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Conséquences physiques : bleus, traumatismes abdominaux ou thoraciques, fractures, lacérations et ulcérations, lésions oculaires, invalidité, syndromes de douleur chronique, syndrome du côlon irritable, fibromyalgie, troubles gastro-intestinaux, fonctions physiques diminuées.
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Conséquences sexuelles et reproductives : troubles gynécologiques, endométrites, infertilité, dysfonction sexuelle, maladies sexuellement transmissibles, grossesses non désirées, grossesses à complication/fausses couches, avortement dans des conditions insalubres.
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Conséquences psychologiques et comportementales : sentiments de honte et de culpabilité, mauvaise estime de soi, manque de conscience des limites et de sens du soi, dépression et angoisse, phobies et troubles paniques, troubles du sommeil et de l’alimentation, inactivité physique, syndrome de stress post-traumatique, troubles psychosomatiques, alcoolisme, tabagisme et toxicomanie, comportement suicidaire et automutilation, comportement sexuel à risque.
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Conséquences sociales : imposition du silence, exclusion sociale, culpabilisation, victimisation secondaire, appauvrissement, diminution de la participation citoyenne.
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Conséquences mortelles : homicide, mortalité maternelle, mortalité liée au sida, suicide.
Tout cela pour vous faire comprendre que l’option « se laisser faire » a de fortes chances d’avoir des conséquences pires que de prendre le risque de résister. Il vaut toujours la peine de se défendre.